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(depuis l'an 425 du premier âge)
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Description

 

Mortnoirs est un petit village du Sud des Terres. A seulement quelques kilomètres du No man’s land. Le No man’s land étant la conséquence directe de la Grande Guerre. Une terre de non droit, où règnent en maître peur, mort et esclavage.

 

Le village a été le lieu de très nombreuses batailles. Mais jamais les envahisseurs n’avaient eu le loisir de prendre la petite ville. Car il existe dans ce hameau une tradition. Une formation. Tous les enfants à leur septième anniversaire passent les premiers tests physiques. Ceux qui ne les réussissent pas restent de simples paysans, mais pour les autres... Ils deviennent des Guerriers, les protecteurs du village et de la région.

 

Leiden se leva dans les environs de quatre heures du matin. Il s’étira dès sa sortie du lit. Il enfila un pantalon de toile marron et un haut en toile blanc, et sortit sans un bruit de la maison familiale. Ce garçon de quinze ans était devenu un Guerrier l’année précédente.

 

Le jeune garçon partit en courant à petites foulées dans le village. L’entraînement matinal venait de commencer. Tous les matins, il faisait une heure de course à pied. A cinq heure, il passerait par la boulangerie du village prendre son morceau de pain habituel. A cinq heure et quart il serait devant la forge du village.

 

Quand il finit par atteindre la forge, le jeune garçon attrapa un tablier noir qui pendait. Attrapa une pierre rouge, une Pierre de Flamme et la lança dans la forge. Instantanément la forge prit vie. Une douce chaleur commença par se diffuser, puis elle grandit, grandit. Jusqu’à atteindre la température parfaite. Quand il se retourna, il sourit à la femme qui se tenait derrière lui.

 

Une grande femme, plus grande que la plupart des hommes du village, lui souriait avec douceur. Elle avait des cheveux noirs comme l’ébène et des yeux aussi sombres. Son visage portait la marque de la Guerre, une grande cicatrice lui barrait le visage de bas en haut. Elle portait une tenue de cuir complète. Un pantalon noir avec un haut à manches longues rouge surmonté d’un tablier noir.

 

La femme lança un marteau au jeune homme qui l’attrapa adroitement. Il sourit à son tour et attrapa un morceau de métal brut. Et le posa dans les braises. Quand les braises volèrent, il repensa à sa première rencontre avec cette femme. Qui était devenue son Maître et son univers.

 

Leiden, sept ans. C'était un jeune garçon qui avait tout pour être heureux. Du point de vue de son village. Deux parents, une petite sœur et surtout une condition physique exceptionnelle. Il n’avait pas encore passé les tests pour devenir un Guerrier que tout le monde était certain qu’il en serait un puissant.

 

Mais il n’était pas de cet avis. Le jeune garçon qu’il était ne voulait absolument pas devenir un Protecteur. Il voulait juste pouvoir choisir son existence, il rêvait de voyage et de liberté. Pourtant, il était en chemin pour le rassemblement.

 

Le jeune garçon se plaça au milieu des autres enfants, tous impatients de commençer les tests. Et surtout venant de tous les villages de la région. Villages qui avaient servi de rempart à l’invasion. Il ne se souvenait plus du discours qu’avait tenu le chef des Guerriers ce jour-là. Il sentait juste le regard des autres enfants sur lui. Une rumeur avait germé auprès des apprentis quelques semaines avant le début des tests. Celui qui ferait mieux que Leiden … Se verrait devenir un Guerrier à coup sûr. Et tous les coups étaient permis. Le garçon avait bien sur envisagé de faire exprès de rater … Mais ce n’était pas une bonne idée.

 

Il y avait trois épreuves. La première était une épreuve d’endurance. Une simple course …

 

Un des Guerriers du village donna le top départ et partit loin devant les jeunes enfants. La course était très longue. Elle consistait à traverser la région et revenir au village. Donc traverser quatre autres villages où étaient formés d’autres Guerriers et ceux sans s’arrêter une seule fois, ou encore se perdre. Ceux qui s’arrêtaient en cours de route avaient échoué sans possibilité de recommencer, ceux qui se perdaient échouaient aussi, et les plus malchanceux n’étaient jamais retrouvés ou morts. C’était la dure réalité.

 

Leiden n’avait pas le choix. Échouer n’était pas une option. Il se donna alors à cent pour cent. Il dépassa tous les autres enfants, rattrapa le Guerrier et pendant une demi-journée de course lui colla aux chaussures. L’épreuve d’endurance était terminée.

 

Sur cent enfants, seulement vingt avaient réussi la première épreuve. Et une dizaine s’était perdue en forêt.

 

La seconde épreuve portait sur la survie. On laissait les enfants pendant une semaine dans différents endroits de la région. Avec pour seule arme un couteau et les vêtements qu’ils avaient sur eux. Ils avaient tout de même une Pierre de Fumée. Une pierre qui, au contact de l’eau, donnait une très épaisse fumée, servant de balise de détresse. Ceux qui tenaient la semaine pouvaient participer à la troisième et dernière épreuve, les autres étaient soit recalés, soit mort.

 

Le jeune garçon était enfin seul. Pas d’autre enfants, mais il n’était pas dupe. Cette épreuve n’était pas de la simple survie mais aussi une épreuve de chasse. Il n’était pas assez idiot pour ne pas comprendre que certains allaient s’allier pour s’en prendre à d’autres.

 

Lui était seul, il savait qu’il n’aurait pour seul allié que son couteau et son physique. Et surtout, il était habitué à vivre dehors.

 

Première étape, trouver un point d’eau et surtout un abri. Il grimpa dans le plus haut des arbres dans un premier temps. Une fois l’eau trouvée, il pourrait chercher un abri un peu plus profondément dans la forêt. Rester trop près de l’eau pouvait être une très mauvaise idée. Surtout quand tu sais que d’autres humains te traquent.

 

Il ne mit que quelque secondes à trouver un repère. Il sourit et descendit de l’arbre tel un singe.

 

Leiden se mit tout de suite en route. Sur le chemin, il fit attention à bien repérer les lieux. Et les points utiles. Les traces de passages, les fruits et plantes comestibles et tout ce qui pourrait lui servir à se défendre ou à rester en vie. Car c’était bien deux choses différentes.

 

Sur le chemin, le jeune garçon trouva de grande feuilles et surtout des lianes. Une chance. Il se fabriqua un sac et put pendant le chemin faire le plein de plantes. Pour la nourriture, il y penserait plus tard. Blessé, il ne peut pas chasser ou cueillir. Donc pouvoir se soigner était la première des priorités.

 

Beaucoup pourraient se demander comment un garçon de sept ans était capable de penser à toutes ces choses. Depuis toujours, il s'était entraîné. Son père avait choisi de faire de lui le plus puissant de tous les Guerriers, et il avait tout fait pour qu’il soit prêt. Et il l’était.

 

Il mit une heure à atteindre la rivière. Il eut le temps sur le trajet de se fabriquer une gourde en feuilles pour pouvoir transporter de l’eau et s’en éloigner. Car la rivière était autant un atout qu’un défaut.

 

Les avantages étaient certains. La rivière offrait eau à volonté et nourriture abondante. Les bases de la survie. Mais les crues étaient possibles dans la nuit et pouvaient réduire un abri en pièces. D’autres animaux pouvaient venir et être très dangereux et d’autres personnes pouvaient vouloir prendre le contrôle de la rivière.

 

Des allers-retours rapides et surtout courts pouvaient réduire ce genre de risques de trente pour cent. Car s’en éloigner servait surtout à fuir d’autres créatures intelligentes.

 

Le garçon trouva un arbre nommé Repos. Cet arbre était le meilleur ami des voyageurs et des égarés à qui sait les trouver et s’en servir. Ils avaient l’apparence d’un saule pleureur avec ses feuilles tombantes et traînant sur le sol. Mais si ces derniers ne sont pas vos amis car souvent nids d’insectes venimeux et mortels, le Repos était très différent.

 

Repos était un arbre qui diffusait une odeur ou une hormone qui éloigne les insectes et les animaux. On dirait que ce n’est pas une bonne chose, que ce serait un arbre qui serait très facile à trouver. Mais non. Les insectes vivent autour comme les animaux, mais ils n’y entrent juste pas. Et la seule chose qui marque la différence entre les deux arbres et que le Repos est toujours entouré de mousse au pied de son tronc.

 

Leiden y passerait donc la semaine. Il n’était qu’à deux heures de marche du point d’eau, il était assez camouflé pour que les autres enfants ne le trouvent pas et assez près de tout pour pouvoir se nourrir sans prendre de risques.

 

Une semaine passa très vite pour le jeune garçon. Il devait maintenant pouvoir retourner au village, seul. Ce qui pour lui n’était pas bien difficiles.

 

Il fut le premier arriver. Son pantalon était déchirer par endroit. Il portait de nombreuses petites égratignure et il était torse nue. Il avait déchirer lui-même son haut pour ce créée des bandes et s’en servir pour ce soigner.

 

A la fin de la journée, il n’y avait que six enfants qui avez réussi l’épreuve. Et deux qui n’en sont pas revenu.

 

Leiden était donc presque un Guerrier. Et plus il se disait ça, plus il sentait que c’était la fin. Il s’approchait d’un but qu'il ne voulait pas. C’est cette nuit là, qu’il la rencontra. La nuit de son retour. La nuit où il apprit quelle était la dernière épreuve et quand elle aurait lieu. Trois semaines plus tard, une battle royal. Il voyait déjà les cinq autres enfants s’allier pour l’éliminer. Mais c’était tout ce qu’il voulait. Jusqu’à ce moment.

Il n’avait pas eu envie de rentrer chez cette nuit là. Il voulait rester seul encore un peu. Il avait parcouru le village avant de tomber sur l’ancienne forge qui était depuis bien avant sa naissance sans propriétaire. Mais cette nuit-là, le fourneau était allumé et le bruit du métal qu’on frappe résonnait dans la nuit silencieuse.

Leiden s’était avançé à pas de loup. Ne pas prendre de risques inutiles était une des rares choses qu’il s’était instauré de lui-même. Il la vit alors cette grande femme qui frappait le métal avec puissance. Il se souvient encore de l’odeur des flammes. De la beauté qui émanait des étincelles qui volaient dans les airs. Du regard de la femme qui semblait presque défier le métal de se rebeller.

A cet instant, il était tombé amoureux. Pas de la femme. Mais des bruits, des odeurs et des couleurs de la forge.

Son corps s’était avancé seul vers cette femme. Il se souvient s’être agenouillé devant elle, et l’avoir suppliée de le prendre pour fils. Et la jeune femme avait explosé de rire.

 

- Désolé mon grand ! dit-elle avec un grand sourire plein de douceur. Jamais Leiden n’avait vu un tel sourire lui être adressé. Je ne veux pas d’enfant, mais je veux bien faire de toi mon disciple.

- Oui ! avait-il crié.

- Je m’appelle Maria Forgepure. Et toi jeune homme ?

- Leiden Couteaucourt.

- Bien mon petit Lei, tu es mon apprenti. Je vais faire de toi le plus grand des forgerons !

 

Il avait passé les meilleurs semaines de sa vie. Maria était non seulement une forgeronne de talent, mais surtout une combattante à ne pas sous-estimer. Elle avait combattu pendant la Grande Guerre. Avec elle, il apprit la discipline, la forge, l’amour de l’entraînement et surtout du combat. Croiser le fer était un vrai plaisir pour le jeune garçon. Il avait l’impression de plus avoir appris avec Maria en trois semaines que pendant le reste de sa petite vie.

Et le jour fatidique arriva. Leiden pensa à perdre … juste pour continuer à être forgeron. Mais il ne le pouvait plus. Plus après les entraînements de son Maître. Il ne pouvait pas lui faire le déshonneur de perdre. Pour la première fois, Leiden voulait quelque chose. Et c’était la victoire. Il était venu avec un couteau émoussé. Son but était de gagner, pas de tuer.

 

Encore une fois, il n’écouta pas le discours du chef des Guerriers. Il était bien trop occupé à chercher son Maître dans la foule. Quand il la vit enfin, il se retint de sourire.

Les spectateurs s’étaient mis en cercle pour regarder les cinq enfants combattre. Et comme il l’avait anticipé, les cinq autres s’étaient alliés contre lui. Mais si avant sa rencontre avec Maria, ils auraient eu une chance, maintenant il se savait capable de gagner sans problème. Mais cette pensée le fit grimacer.

 

Première règle d’un épéiste … La chance existe. Deuxième règle, ne jamais partir gagnant. Troisième règle, ne jamais sous-estimer son adversaire, qu’il soit un enfant ou un vieillard manchot. Il ne put retenir un sourire, et à la surprise de tous, il passa lui-même à l’attaque.

 

Le premier à arriver au contact avec Leiden ne comprit pas ce qui se passa. Il sentit juste une main lui attrapper le visage, lui brisant le nez, et l’arrière de son crâne frapper violemment le sol. Une dizaine de secondes s’étaient à peine écoulées que déjà un des enfants avait perdu. Leiden regarda les derniers. Il vit de la peur dans les yeux de ses adversaires, et il ne le comprit pas. Sans attendre plus longtemps, Leiden se retrouva au milieu des quatre. Celui de derrière voulut lui mettre un coup de poing, mais le jeune garçon l’avait anticipé. En se retournant rapidement il attrapa le bras de son agresseur, lui fit une clé de bras et une fois dans son dos lui donna un coup de pied au milieu de la colonne vertébrale. Il trébucha dans la terre sous le regard de lui en plus surpris de l’assistance. Seul contre quatre et pourtant c’était clairement lui qui avait l’avantage. Leiden attendit que le quatrième soit de nouveau debout. Et les regarda tous tirer un couteau. D’un regard, il comprit que contrairement à lui, les lames n’étaient pas émoussées.

 

Mais il ne put s’empêcher de sourire. Surtout voyant le regard de son Maître. De la fierté ! Et Leiden n’avait rien besoin de plus.

 

Sans sortir sa propre lame, il fut de nouveau celui qui prit les devants. Il esquiva adroitement une lame qui aurait pu lui couper un morceau d’oreille, [si Leiden n’avait pas anticipé le coup avant même de le voir venir]. Pour la seconde, il frappa dans la main de son adversaire pour dévier le coup et l’ignora comme pour le premier. Le troisième eut la malchance de vouloir donner un coup descendant. Mais Leiden d’un revers de main balaya l’attaque en frappa sur le plat de la lame. Et l’adversaire eut droit à un coup de paume dans le visage. Mais une fois encore il fut ignoré.

 

Leiden regarda le dernier sans arrêter sa course. C’était le plus costaud des quatre. Il se baissa pour esquiver un coup de poing bien placé et en profita pour frapper dans la cheville de son adversaire. Alors que le costaud était déséquilibré et commençait à partir en avant, Leiden désarma le garçon et sans la moindre pitié lui planta la lame dans l’épaule gauche. Alors qu’un hurlement de douleur commençait à sonner, Leiden y mit fin de la même façon qu’avec son premier adversaire. Il lui attrapa le visage d’une main, profita du manque d’équilibre et de sa force supérieure pour le soulever très légèrement avant de lui écraser la tête au sol.

 

Quand il se retourna, il n’était plus que trois. Et sa stratégie avait été payante.

Règle numéro quatre : Contrôler le mental de son adversaire c’est contrôler sa victoire.

 

Leiden avait prévu toute ces passes d’armes. L’élimination éclair, suivie d’une petite humiliation par l’ignorance, et enfin montrer toute sa supériorité en éliminant le plus fort. C’était Maria qui le lui avait appris.

 

Il fit craquer son cou et repassa à l’attaque. Malgré un début de désespoir et de peur. Il savait que ce n’était pas suffisant. Il avait encore une carte à jouer. Et celle-ci, personne ne pouvait l’exécuter, même pas son Maître. Le premier qui leva la lame eut la frayeur de sa vie.

 

Dans un cri, il voulut donner un coup descendant, mais contrairement à la dernière fois, Leiden ne se contenta pas de dévier. Il frappa avec ses deux mains dans la lame, à l’opposé d’une de l’autre et la lame se brisa comme une brindille. L’enfant qui venait de perdre sa lame se retrouva au sol sur les fesses, ayant perdu toute envie de combattre. Mais Leiden n’était pas si gentil, il le frappa au visage avec un coup de pied pour le mettre hors jeu.

 

Plus que deux adversaires, et Leiden comme tout le monde, pouvait les voir trembler de peur. Mais personne ne donna la fin du combat. Le garçon soupira et sans plus de cérémonie mis hors d’état de nuire les deux derniers avec des crochets du droit … Un chacun pour être exact.

Il y eut alors un grand silence. Ce n’était du jamais vu encore. Un seul admis, car il avait mis seul toute une équipe au sol. Il avait montré des capacités de combat jamais vues pour un si jeune age. Leiden était devenu une légende dans la région. Il était le plus jeune apprenti Guerrier.

Normalement avant de devenir Apprenti, les enfants devaient suivre une formation martiale pendant quatre à cinq ans. Mais Leiden avait déjà le niveau des enfants qui faisaient leur classe.

L’euphorie gagna le village de Mortnoirs. Une euphorie que Leiden ne partagea pas.

 

Si il avait eu la chance d’être le plus jeune des Apprentis, il eut la chance de devenir le plus jeune des Guerriers. Leiden posa le marteau avec tristesse. Il devait être dans les alentours de vingt heures quand il arrêta de travailler.

Pour le village, Leiden était un jeune homme chanceux. Il avait deux parents, une petite sœur, il était un Guerrier et avait un Maître exception. Mais ce n’était pas le cas. Leiden ne ce considérait ni chanceux ni heureux.

 

C’est l’image que le village avait de ma vie. Désolé, ce n’est pas une erreur si jusqu’à maintenant, j’ai parler de moi à la troisième personne. C’est juste que la personne que je suis maintenant … Et très différente de celui d’avant. Pour faire simple, Leiden Couteaucourt est mort.

 

Si j’ai choisi de parler de cette partie de ma vie à la première personne, c’est peut-être car ce que je suis aujourd’hui est la conséquence de ce passé.

 

Mon père était une personne assez modeste dans le village, un simple paysan spécialisé dans la découpe et la vente de viande. A son époque, il a échoué à devenir un Guerrier. Il a pris femme, pas par amour mais simplement pour avoir la chance d’avoir un fils. Et ce fils c’était moi, le premier né. Ma sœur n’était absolument pas désirée de mon père, mais comme il disait « Je préfère mettre ma chienne enceinte plutôt qu’un autre. ». Vous devinez un peu le personnage. Ainsi, il a fait toute ma formation physique. La survie et l’endurance. Surtout la résistance aux coups. Mon corps est marqué par cet homme. Entre le fouet, la cravache ou encore la ceinture. Mon dos n’est qu’un nid à cicatrices. Je ne peux même pas compter le nombre de fois où il m’a laissé pour mort, baignant dans mon sang. Et j’aimais ces instants. Car je savais que pendant une semaine il ne me toucherait pas.

Là, on peut se demander où était ma mère ? Bien, elle regardait. Sans jamais rien dire ou faire. Quand mon père en avait fini avec moi, il s’en prenait à elle de toutes façons. Mais pas avec des coups. Sexuellement bien sûr. Et les humiliations, très important dans sa manière de fonctionner.

Et ma sœur ? Elle n’était pour lui pas un membre de la famille. Il était peut-être obligé de la nourrir et l’habillait mais à ce moment, elle n’était rien de plus que .. Rien justement, il l’ignorait totalement. Je ne sais même pas si un jour il a su son prénom.

 

Je n’ai donc put que compter sur Maria pendant toutes ses années. J’ai eut la chance de suivre sa formation en parallèle avec celle des Guerriers. Mon Maître avait une façon peu commune de voir la forge et le combat. Les Guerriers pensent qu’un homme ne peut maîtriser dans sa vie qu’un style de combat. L’épée bouclier, la double lame, très souvent arme longue et dague, la lance, le Marteau de Guerre, la Hache de Bataille, la Masse, la Hache à une main, ou encore l’Espadons.

Mais Maria à balayer toute leurs croyance à travers moi. J’étais le seul Guerrier à avoir maîtriser tous les types de combat. Allant jusqu’à créé mon propre style. Mais ça c’est mon secret.

Elle m’a également appris toutes les règles de la guerre. Les règles de l’Épéiste. Qui sont aujourd’hui peut-être les seuls règles que je suit réellement.

Mais pourquoi apprendre autant ? Très simple, un forgeron n’en ai jamais vraiment un que lorsqu’il à sentit dans sa propre chair toutes les armes. Maria m’a appris l’art du combat que pour faire de moi un meilleur forgeron. J’ai trouver repos, plaisir et avenir dans la formation de mon Maître. Aujourd’hui encore je sais que je lui doit tout. Ayant passé la plupart de mon temps avec elle. Aujourd’hui, je n’ai pas peur de dire que c’est certainement Maria Forgepure qui s’est le plus rapprocher de ce que l’on appelle mère. Non, j’en suis certain Maria est ma mère. Celle que j’ai choisi. Et là, le village à eut raison, j’étais le plus heureux des adolescents.

 

Jusqu’à ce jour, je devais avoir dans les environ de seize ans. Au milieu du printemps. Je venais de finir un entraînement avec le reste des Apprentis, le lendemain devait se tenir la cérémonie pour fêter la fin de ma formation, [j’allais devenir un Guerrier à part entière]. J’étais rentré un peu plus tôt que prévu à la maison. Je venais juste récupérer des vêtements pour passer le reste de la soirée dans la forge et la nuit au même endroit.

Mais à mon arrivé, la maison était secouée par les sanglots de ma mère. j’avais relativement l’habitude, mais par pudeur, elle ne pleurait jamais dans le salon. Intrigué, j’ai tendu l’oreille. Et entendu la voix familière de la petite sœur appelait ma mère au secours.

Sans la moindre hésitation, je me suis élancé vers la source du bruit. Et pendant une seconde le temps semblait s’être arrêté.

Je voyais mon père de dos, le pantalon aux chevilles arracher les vêtements de ma petite sœur. Ma petite sœur qui ne devait avoir que quatorze ans. Mon sang ne fit qu’un tour.

 

Pendant un instant j’ai eu l’impression de voir mon propre corps à la troisième personne. Je me suis vu attraper mon père par les cheveux et le jeter au sol. Prendre l’épée qui pendait à ma ceinture et la placer sous sa gorge et appuyer juste assez pour laisser couler un filet de sang. Même ma voix je ne la reconnus pas. « Touche-la encore une fois, gros porc, et je te promets que la dernière chose que tu verras c’est ma lame te fendant le crâne. »

J’ai attrapé ma sœur par le bras et juste avant de sortir, je lui ai passé mon propre haut avant de sortir de cet maison de malheurs.

 

Un an. Pendant un an, je n’ai pas revue mon père, ni même ma mère. [J’étais devenu un Guerrier depuis les derniers événements entre cette famille et moi, ainsi ]entre les déplacements avec les Guerriers et la forge. [Le village n’était plus rien pour moi. Je pense que j’avais enfin compris que le village n’a jamais été mon foyer et surtout ne le sera jamais. Je m’en suis presque exilé moi-même, le village n’était plus qu’un mot et qu’un lieu qui servait de décor aux braises de la forge.]

Mais la malchance n’est jamais loin. Je suis entré plus tôt que prévu d’une battue pour chasser un groupe d’orcs sauvages, que nous avons exterminé, pour essayer de passer un peu de temps avec ma jeune sœur.

Sur le chemin vers le village, j’ai entendu un bruit. Un genre de bruit étouffé. Comme un homme que l’on ballonne. Arme au poing, je me suis enfoncé dans la forêt voisine. Et sans le moindre doute, même de dos, même coucher sur une femme. J’ai reconnu mon père. J’ai failli faire demi-tour ce jour-là. Mais, j’ai vu le visage de la personne qui était en train de coucher avec lui.

Encore une fois c’était ma propre sœur. Mais je ne me suis pas emporté. Lentement, sans un bruit je me suis approché. Et j’ai enfoncé ma lame derrière la tête de mon père, pour la laisser ressortir entre les deux yeux.

 

Ma sœur s’est alors mise à crié. J’ai dégagé le corps de mon père, et j’ai compris. Ce n’était pas la première fois. Et surtout … Elle était consentante. Elle m’a alors insulté avant de partir en hurlant dans le village.

Et le plus drôle dans tout ça … C’est que au fond de moi, je m’en doutais déjà depuis plusieurs mois. Sa réaction ne me fit aucun effet. Pas plus que de regarder le sang de mon père couler sur ma lame. J’ai essuyé le sang sur sa tunique, comme je l’aurai fait avec n’importe quel Orc ou Gobelin.

Et je me suis avancé vers le village.

 

C’est sans surprise que je me suis trouvé face à mes camarades les Guerriers. La prison. J’ai fini en prison pour cet acte. On m’a demandé pendant le trajet si je regrettais mon geste. J’ai simplement répondu « Non ». Puis si j’étais capable de recommencer, si j’étais prêt à le refaire si nécessaire. J’ai compris rapidement que c’était le début de mon procès et qu’il parlait bien de tuer encore et encore mon père. La réponse fut aussi simple. « Oui ».

 

La seul chose que j’ai regrettée à cet instant, c’est juste de ne pas l’avoir fait plus tôt.

 

Ils m’ont laissé pendant un peu plus de six mois au fond d’un geôle de fortune. La région n’étant pas très habituée aux prisonniers, j’ai eu la chance de vivre assez convenablement. J’étais nourri, j’avais même un endroit pour me laver et pour mes besoins. Pendant tout ce temps, j’ai trouvé la situation plus agréable que tout ce que j’avais vécu avec mon père. Lui au moins, ne m’aurait nourri que deux fois par semaine et j’aurai été obligé de patauger dans mes propres immondices. J’avais même le droit à un filet de lumière pendant mon emprisonnement.

Et surtout, je connaissais parfaitement la politique de la région. Ils n’allaient pas me tuer. Et j’avais raison. Un matin, ils m’ont sorti de ma prison pour me conduire dans un cimetière. Et j’ai vu quatre tombes. Celle de mon père, de ma mère, de ma sœur et la mienne. Mon ancien commandant me confia qu’elles s’étaient suicider peu de temps après mon emprisonnement.

Et comme pour mon père la révélation ne me fit ni chaud ni froid. Je pense n’avoir jamais considéré ces gens comme étant des membres de ma famille.

Comme je m’en doutais j’ai été condamné à l’exil. Mais pas vers les Terres mais vers le No man’s land. Ils m’y ont laissé à la frontière. Ce genre de choses n’arrive pas très souvent chez nous, enfin chez eux maintenant. Mais qu’importe. Je suis heureux d’être enfin libre de mes mouvements. J’ai alors prit la décision d’abandonner tout ce que j’étais avant. [Allant jusqu’à changer de nom.]

C’est aujourd’hui que commence ma nouvelle vie. Je ne prendrai plus la plume avant longtemps. Je suis enfin vivant. Je vais pouvoir passer ma vie sur les routes. A combattre la mort. Je sais qu’un jour elle viendra me prendre. Et vous savez quoi, j’ai hâte de ce jour ! Car ce jour-là, je ferai tout pour tuer la mort elle-même, encore et encore ! Car je ne compte pas mourir si facilement. J’ai encore tellement de gens à combattre !

 

Alors la mort attends moi ou viens me prendre, mais n’oublie jamais mon nom. Je suis l’homme qui te vaincra ! Mon nom est Leiden Forgepure.

 



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