Au terme d'une jeunesse heureuse et choyée dans un village de gobelins tout ce qu'il y a de plus banal, Gredin trouva d'abord du boulot dans un donjon comme employé polyvalent. Jusqu'au jour où son équipe tomba nez à nez avec un groupe d'aventuriers. En voulant appeler les renforts, Gredin se prit les pieds sur un pavé qui trainait et s'écroulait de tout son long, sa tête percutant violemment le sol. Inconscient et laissé pour mort, il fut le seul rescapé de son groupe. Ce métier était trop dangereux ! Gredin quitta aussitôt le donjon pour entamer une nouvelle carrière. Débutant par de petites reventes tombées des charettes ou sorties des poubelles, il finit par trouver sa voie. Les cadavres sont lucratifs (et accessoirement le trêfle rose aussi).

Une activité qui rapporte en demandant de la discrétion et peu de morale ne pouvait qu'être une vocation louable pour Gredin. Le gobelin put ainsi faire l'acquisition d'une petite fermette délabrée et d'un vieux bodet (au prix du sacrifice de l'huile de coude et surtout de la vieille), lançant ainsi sa petite entreprise dans l'aventure du mercantilisme. Bien alin, il prend soin de ne pas mettre toutes ses billes dans le même sac, et partage régulièrement ses richesses en deux endroits. Son vieux pardessus dissimule un manche de pioche, une sarbacane et un surin Haut-Pine-L. Le bodet, affublé de deux sacoches, transporte ainsi pour lui son matos de travail (pioche, pelle, ouvre-caisse, vieille pétoire, cordes, lampe, etc...).