Notre histoire commence dans la grande cité Sylvestre de Lunelbar. Le soleil filtre à travers le feuillage, et crée des reflets dans le lac bleuté. Soudain, le quotidien vient céder, le calme se voit rompre. Les jeunes enfants sortent de l'eau, appelés par leur parent. Et la seule raison de cette agitation : l'arrivée soudaine d'un homme. Pas un mâle, non ! Un humain. Un visiteur, un voyageur. Il s'appelait Elijah Adyra. La tension montait aux portes de la cité. Les gardes commençaient à perdre patience face à un homme affirmant qu'il était convié à une rencontre avec le roi Sylvenas Falfira, le Sage. Tout le monde pestait. Les Elfes n'étaient pas réputés comme étant particulièrement xénophobe, mais lorsqu'il s'agissait de leur domaine, aucun être aux oreilles rondes n'étaient acceptés, et ce depuis plusieurs siècles. Un traité fut signé par le Conglomérat de la Bannière Sanglante, la réunion de tous les plus grands dirigeants de la Terre de Fangh. Aucun être ne pouvait pénétrer dans la cité sans posséder du Sang Elfique. Néanmoins, Elijah se trouvait bel et bien aux portes de la cité, et tenait un parchemin portant le sceau de la Bannière : il disait la vérité.

On escorta non sans une certaine brutalité l'humain en direction du palais, en lui mettant un sac sur la tête. Les citoyens n'hésitèrent pas à l'assaillir de tomates ou de légumes en tout genre. Il était prêt, il était habitué. Enfin, on le libera de ses entraves devant le Roi et il lui fut permit de s'exprimer sur sa venue. Le roi avait payé les services du meilleur historien humain afin d'entreprendre les fouilles du sol elfique. Les Anciens Echos, une série de livre relatant l'histoire antique des Elfes, avait fait mention d'un sanctuaire au dessous de Lunelbar où reposait mille et une technologie oubliées mais surtout, les vestiges d'un ancien Dieu absent des mémoires de la Terre : Enigma, le dieu des automates et des questions sans réponses. Dans un coin du palais rodait une paire d'oeil indiscret épiant le nouvel arrivé : la princesse Saïda honorait l'étranger de sa présence discrète. Leur regards se croisèrent, l'étincelle jaillit dans leur coeur. Le coup de foudre. De toutes les vies possibles, il avait fallu que la flèche d'amour de la princesse retombe sur le seul être humain résident depuis des siècles dans la cité.

Très vite, les journées de travail de l'historien ne furent plus son occupation principale, préférant penser à celle qui l'attendait chaque soir pour en apprendre plus sur les civilisations éteintes. Elle était captivée depuis toute jeune par l'art, la poésie, l'histoire, et plus particulièrement la musique. Aussi Elijah sortait son ocarina et charmait le coeur de sa princesse, bien à l'abri dans la tour de Saïda, à l'abri des oreilles et des yeux indiscrets.

Il ne tarda pas que des rumeurs fusent dans les rues de la cité : la princesse serait enceinte d'un humain. Le déshonneur s'abattait sur la famille, et ce fut la goutte de trop pour la Princesse Falfira. Sans prévénir, le récent couple s'enfuit de Lunelbar en cachette, pour vivre une vie libre, sans jugement, sans contrainte. Ils s'installèrent dans une petite hutte en chaume, non loin de Kjaniouf dans la Crique des Pirates Mauves et donnèrent naissance à une petite fille, une hybride. Sa mère lui fit la promesse qu'elle serait le symbole de la paix et de la tolérance entre les deux peuples. Elle serait princesse non pas de titre mais de destinée. Saïda se renomma Floria Adyra et offrit son nom à sa fille, un espoir pour deux peuples : Saïda Adyra. L'ocarina de son père fut placé dans le landeau, le symbole de leur amour.

Saïda grandit heureuse, loin du jugement, bercés par les chansons de son père et les histoires de sa mère, elle même les ayant apprises auparavant de Elijah. Elle devint rapidement une femme fière, possédait un talent pour la musique et un autre pour ce qui était de s'attirer des ennuis. Un don qu'elle tenait de son père. Sa beauté lui venait quand à elle de sa mère. Deux talents qui seraient bientôt mit à profit dans une aventure riche en émotions.